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Auto-entreprise et Freelance

Freelance et propriété intellectuelle : comment protéger ses créations

30.10.2025
Par
Arthur Lambert
Nos articles vous aident à simplifier la gestion de votre entreprise et gagner du temps.

Freelance et propriété intellectuelle : bien protéger ses créations et éviter les erreurs

Quand on est freelance, la création intellectuelle est souvent le cœur de son activité : un logo, un texte, une photo, un design, une ligne de code… chaque jour, on produit des œuvres protégées par le droit d’auteur. Pourtant, beaucoup d’indépendants ignorent encore comment fonctionne réellement la propriété intellectuelle, qui détient les droits, et comment éviter les conflits avec leurs clients.

Ce guide complet t’explique tout ce qu’il faut savoir pour protéger ton travail, sécuriser tes contrats et rester en conformité avec la loi française.

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Qu’est-ce que la propriété intellectuelle pour un freelance ?

La propriété intellectuelle regroupe l’ensemble des droits qui protègent les créations de l’esprit. Elle se divise en deux grandes catégories :

  • la propriété industrielle, qui couvre les brevets, marques, dessins et modèles ;
  • la propriété littéraire et artistique, qui concerne les œuvres créatives comme les textes, images, musiques, logiciels, ou sites web.

En tant que freelance, tu es souvent concerné par la seconde catégorie : dès que tu crées une œuvre originale, tu deviens automatiquement titulaire du droit d’auteur. Ce droit protège ta création sans qu’aucune formalité ne soit nécessaire — contrairement à une marque, qui doit être déposée à l’INPI.

Droit d’auteur : le principe fondamental

Le droit d’auteur confère au créateur deux types de droits :

  • les droits moraux, inaliénables et perpétuels (tu restes toujours reconnu comme l’auteur de ton œuvre) ;
  • les droits patrimoniaux, qui permettent d’exploiter commercialement ton œuvre (par exemple, vendre un design ou céder le droit de reproduction d’un texte).

Ces droits naissent automatiquement dès que l’œuvre est créée, à condition qu’elle soit originale — c’est-à-dire qu’elle porte l’empreinte de ta personnalité.
Un logo réalisé à partir d’un modèle standard ou un texte généré automatiquement ne bénéficierait pas forcément de cette protection.

Source : INPI – Comprendre le droit d’auteur.

Freelance : qui détient les droits sur une création ?

C’est l’un des points les plus mal compris dans la relation client-freelance.
Par défaut, le créateur reste propriétaire de son œuvre, même s’il a été payé pour la réaliser.

Autrement dit, un freelance qui conçoit un site internet, une photo ou un visuel garde ses droits d’auteur tant qu’il ne les a pas cédés explicitement. Le client n’acquiert pas automatiquement les droits d’exploitation ou de reproduction.

C’est pourquoi il est indispensable de prévoir une clause de cession de droits dans le devis, le contrat ou la facture.
Sans cela, le client ne dispose que d’un droit d’usage limité à la commande, et toute utilisation non autorisée (par exemple une réutilisation sur un autre support) peut être sanctionnée.

Cession de droits d’auteur : comment bien la rédiger ?

Une cession de droits doit être expresse, écrite et détaillée.
La loi impose de préciser plusieurs éléments essentiels :

  • la nature des droits cédés (reproduction, représentation, adaptation, diffusion, etc.) ;
  • la durée de la cession (par exemple 5 ans ou illimitée) ;
  • le territoire concerné (France, Europe, monde entier) ;
  • la destination (publicité, site web, affichage, print, etc.) ;
  • la rémunération correspondant à cette cession.

Une clause vague du type “tous droits cédés” est invalide en droit français.
Chaque mode d’exploitation doit être précisé pour être valable.

Source : Legifrance – Article L131-3 du Code de la propriété intellectuelle.

Les erreurs fréquentes des freelances à éviter

De nombreux indépendants se retrouvent dans des situations juridiques délicates par manque de rigueur contractuelle. Voici les cas les plus fréquents :

  • Livrer une création sans contrat écrit ou sans préciser la cession des droits.
  • Reprendre un élément protégé (police d’écriture, image, musique) sans autorisation.
  • Publier des travaux clients dans son portfolio sans accord préalable.
  • Oublier de facturer la cession des droits d’exploitation.
  • Confondre livraison d’un fichier et transfert de propriété intellectuelle.

Ces erreurs peuvent entraîner des litiges ou des sanctions.
Un client pourrait, par exemple, revendiquer des droits sur un visuel que tu souhaites réutiliser, ou t’accuser de violation contractuelle.

Cas pratique : un graphiste freelance et un logo d’entreprise

Prenons l’exemple d’un graphiste qui conçoit un logo pour une PME.
Le client paie la prestation et pense logiquement “posséder” le logo.
Mais en réalité, sans cession écrite, le graphiste reste propriétaire des droits.

Le client ne peut donc pas déposer ce logo comme marque à l’INPI, ni le modifier ou le revendre.
C’est uniquement si le contrat prévoit la cession de droits d’exploitation que ces usages deviennent légaux.

Cette situation est très courante dans les métiers du design, du web ou de la communication.
D’où l’importance d’intégrer ces précisions directement dans tes documents commerciaux.

Freelance développeur : le cas particulier du logiciel

Les logiciels sont également protégés par le droit d’auteur, à condition qu’ils soient originaux.
Cependant, la loi prévoit une exception : lorsque le développement est effectué par un salarié, les droits patrimoniaux appartiennent à l’employeur.
Mais pour un freelance, c’est bien lui qui reste titulaire des droits, sauf cession prévue au contrat.

Le client ne peut donc exploiter le code, le modifier ou le revendre que si la cession de droits logiciels a été formalisée.
C’est particulièrement important dans les contrats de développement web ou d’applications sur mesure.

Source : CNIL – Logiciels et propriété intellectuelle.

Comment prouver l’antériorité d’une création ?

Même si la protection du droit d’auteur est automatique, il est essentiel de pouvoir prouver que tu es bien l’auteur.
Plusieurs solutions existent pour établir une date certaine :

  • L’enveloppe Soleau électronique via l’INPI (service officiel) ;
  • Un dépôt chez un huissier ou notaire ;
  • L’envoi d’un fichier par courrier recommandé à soi-même (preuve moins solide) ;
  • Le dépôt sur une plateforme blockchain certifiée.

L’objectif est de pouvoir démontrer, en cas de litige, que ton œuvre existait bien à une date antérieure à toute contrefaçon.

Peut-on utiliser des images ou modèles libres de droits ?

Les ressources “libres de droits” ne signifient pas “gratuites et sans conditions”.
Elles sont souvent soumises à une licence d’utilisation (Creative Commons, Unsplash License, etc.) qu’il faut respecter.
Certaines interdisent la revente, la modification ou l’usage commercial sans attribution.

Un freelance qui utilise ces éléments doit donc vérifier les termes de la licence avant intégration dans une création pour un client.
Une mauvaise utilisation pourrait engager sa responsabilité juridique.

Peut-on réutiliser ses créations pour d’autres clients ?

Tout dépend du contrat signé.
Si tu as conservé tes droits, tu peux réutiliser une partie de ton travail (par exemple un template, un script ou une structure de design).
Mais si tu as cédé les droits exclusifs, toute réutilisation est interdite.

C’est pourquoi il est souvent préférable de céder des droits non exclusifs pour garder la possibilité de t’inspirer ou de réutiliser certaines briques de ton travail dans d’autres projets.

Que faire en cas de plagiat ou de vol de création ?

Si tu découvres qu’un client, un concurrent ou une marque utilise ton travail sans autorisation, plusieurs recours existent :

  1. Rassembler des preuves (captures d’écran, URLs, fichiers sources, factures).
  2. Envoyer une mise en demeure officielle demandant le retrait ou la régularisation.
  3. Saisir le tribunal judiciaire en cas de refus (juridiction spécialisée en matière de propriété intellectuelle).

Mentionner la propriété intellectuelle dans ses devis et factures

L’un des meilleurs moyens d’éviter les malentendus est de mentionner la propriété intellectuelle dès la phase de devis.
Tu peux y inclure une clause précisant :

“Les droits d’auteur relatifs à la présente création demeurent la propriété du prestataire, sauf cession expresse, limitée aux conditions précisées ci-après.”

Cette mention protège ton travail et rappelle au client le cadre légal.
Sur MonDevisFacile.fr, tu peux générer des devis personnalisés conformes à la réglementation, avec des clauses de cession intégrées automatiquement selon ton activité.

Freelance : comment valoriser la cession des droits d’auteur ?

La cession de droits est une prestation distincte de la création elle-même.
Tu peux la facturer séparément, en détaillant :

  • la nature de la cession,
  • la durée,
  • le territoire,
  • et les usages autorisés.

Cette transparence te protège juridiquement et donne de la valeur à ton travail.
C’est aussi un argument commercial : tu peux proposer une cession partielle pour un tarif plus accessible, ou une cession totale pour un usage illimité.

Les bonnes pratiques pour protéger ton activité

Voici quelques réflexes à adopter pour sécuriser ta propriété intellectuelle :

  • Toujours signer un contrat ou devis écrit avant de commencer une mission.
  • Détailler la cession de droits le plus précisément possible.
  • Archiver toutes les versions et échanges de travail (emails, drafts, fichiers).
  • Déposer les créations importantes (logos, visuels, codes).
  • Vérifier les licences des éléments tiers utilisés dans tes projets.

Ces précautions te permettront d’éviter la plupart des litiges et de renforcer la crédibilité de ton activité indépendante.

En résumé

La propriété intellectuelle n’est pas qu’une formalité : c’est une protection juridique essentielle pour tout freelance créatif.
Comprendre et formaliser les droits d’auteur te permet de sécuriser ton travail, de mieux le valoriser et d’éviter les conflits avec tes clients.

Télécharger notre modèle de cession de droits d'auteurs

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